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24 mai 2009

Document proposé par Bernard Théry sur la poésie

RAPPEL

1) On emploie le mot "syllabe" de préférence au mot "pied" pour désigner les unités du vers français.
2) On emploie le mot "mètre" pour désigner le vers français, fondé sur le décompte des syllabes prononcées.

I Les différents METRES ou types de vers

1° L'alexandrin : 12 syllabes
   - "Hémistiche" : demi-vers
   - "Césure" : coupe principale du vers

2° L'octosyllabe (8 syllabes) et le décasyllabe (10 syllabes)

3° Les vers impairs (ex. : FMH, p. 302a) :
      L'heptasyllabe (7 syllabes) ; les vers de 9 et 11 syllabes.

Rem. : On appelle "vers blanc" un vers dissimulé dans la prose

II LES STROPHES

1° Les principales strophes :

  - Distique (groupement de 2 vers pourvu d’un sens complet) FMH, p. 305a, 421c .

  - Tercet (3 vers) FMH, p. 303b ; Quatrain (4 vers)

  - Quintil (5 vers) ; Sizain, septain, huitain, dizain , douzain.

2° Le Refrain

III  LES VERS LIBRES ET LE VERSET

1° Le vers libre : marqué par un retour à la ligne, il ne se définit que par son rythme propre. Les accents en sont variables et la rime n’est pas obligatoire (FMH, p. 300).

2° Le verset : ensemble de longueur variable , marqué par un alinéa et dont l’unité est à chercher plus dans le rythme que dans la syntaxe (FMH, p.428).

Définition du "rythme" : On appelle "rythme" le retour d'un même phénomène à intervalles régu­liers (FMT, p. 185 ).

II La mesure du rythme

1° L'"accentuation"
   Les syllabes d'un mot ne sont pas toutes prononcées avec la même intensité sonore ; certaines sont "accentuées", c'est-à-dire qu'elles reçoivent une inflexion de voix particulièrement appuyée.

NB:  Dans un alexandrin, les accents de la 6° ("césure" à l'"hémistiche") et de la 12° syllabe sont obligatoires ; les autres sont en nombre libre et placés librement. (P.A.E. p. 182)
      Dans le décasyllabe, la césure est souvent située entre deux  séquences de 4 et 6 syllabes.
      La coupe libre n'est pas obligatoirement, comme la césure, une coupe de mot.
      Cas du "e" muet : il est élidé (non prononcé) devant une voyelle, et ne compte jamais à la fin d’un vers.

       Il y a "diérèse" si cette semi-consonne compte pour deux syllabes. Ex. : Au-da-ci-eux

III Le rapport entre la phrase et le vers
La discordance entre rythme et syntaxe, entre phrase et vers, est porteuse de sens.
1° L'enjambement : « Simple débordement des groupements de la phrase par rapport à ceux du mètre, sans mise en vedette d’aucun élément particulier.»
2° Le rejet : (FMH, p. 427a) Consiste à « rejeter » au début du vers suivant un mot ou un groupe de mots court  (inférieur à l’hémistiche) pour le mettre en valeur et à déplacer la coupe au début du vers suivant.
3° Le contre-rejet : Consiste à placer un court élément d’une phrase à la fin du vers précédent.

IV Les effets de sonorités
1° L'harmonie imitative : Certains sons, par leur répétition, imitent le bruit de ce qui est évoqué
Ex. : "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?" (Racine, Andromaque, V, 4).

2° L'assonance (répétition d’un son vocalique ; FMH, p. 420a)
     et l'allitération (répétition d’un son consonantique ; FMH, p. 419b) Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèles ; / Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala (V. Hugo, Lég. des  siècles, Booz endormi)   

3° L'hiatus
       On appelle "hiatus" la rencontre d'une voyelle sonore finale (qui  n'est donc pas un "e" muet) avec une voyelle sonore initiale d'un mot.(P.A.E. p.189)
      Ex.: "Après bien des efforts, le coche arrive au haut" (La Font.)

4° La paronomase (Bordas, p. 537a ; L. 2, p. 505a ; Magnard, p. 93)
     Consiste à rapprocher deux mots de sens différents mais de sonorités voisines. Ex. : "Et la mer et l'amour ont l'amer en partage, / Et la mer est amère, et l'amour est amer …" (Pierre de Marbeuf) (Magnard, p. 93) ;
"Je prêterais aussi volontiers mon sang que mon soin" (Montaigne).

III Les rimes
1° Qualité de la rime
  - Rime pauvre : un élément vocalique en homophonie ;
  - Rime suffisante : un élément vocalique et une consonne en homophonie ;
  - Rime riche : trois éléments ou plus en homophonie.

2° Disposition des rimes
  - Rimes plates ou suivies : AABB ; rimes croisées ou alternées : ABAB ; rimes embrassées : ABBA
    Remarque: Rime "intérieure"

3° Genre ou « nature » des rimes
On distingue les rimes féminines, terminées par un e muet et les rimes masculines (toutes les autres) ; jusqu’au XIX° siècle, la règle les faisait alterner.

Aujourd’hui, la poésie se veut une forme ouverte qui permet à chaque poète d’affirmer une écriture personnelle.
- poème graphique : Il joue avec la taille, la forme, la disposition ou la couleur des lettres et des mots.
- poème déconstruit : Il abandonne la disposition des vers en colonne et introduit des blancs qui mettent chaque mot en valeur.
- poème concentré : Il prend l’apparence d’un fragment, qui transcrit une impression, une idée fugitive. Il peut se rapprocher du poème japonais, le haïku, qui décrit un paysage en trois vers.

Un RECUEIL poétique est une oeuvre dans laquelle un poète rassemble certains poèmes selon une architecture déterminée. Ex. : Les Contemplations de V. Hugo, Les Fleurs du mal de Baudelaire.

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