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7 juin 2009

Le théâtre

<p>Fiche Méthode   Objet d’étude Première</p>

Fiche Méthode  Objet d’étude Première

Le texte de théâtre

RAPPEL : Théâtre et REPRESENTATION :

Etudier un texte de théâtre, c’est ne jamais perdre de vue qu’il est destiné à être représenté, c’est-à-dire joué par des comédiens devant un public. L’écriture dramatique, outre ses caractéristiques communes avec les autres genres permet au lecteur donc d’imaginer sa mise en scène.

Le texte théâtral se limite aux paroles prononcées par les protagonistes auxquelles s’ajoutent des indications sue le contexte spatio-temporel et sur les déplacements et les gestes des personnages.

a) La double énonciation : les personnages se parlent entre eux, mais, alors qu’ils font mine de ne pas s’adresser au public, ils renseignent celui-ci sur l’action, le caractère des personnages. Ce phénomène est particulièrement intéressant à observer dans les procédés d’Exposition et dans les apartés ou, justement il y a rupture de cette double énonciation, rupture du « quatrième mur », rupture de l’illusion théâtrale.

b. Les différents niveaux d’interprétation du texte théâtral :

Ce phénomène souligne les différents niveaux d’interprétation du texte théâtral.

- le metteur en scène propose sa lecture de la pièce, lecture qui varie d’un metteur en scène à l’autre, d’une époque à l’autre

- les comédiens la jouent avec leur corps, leur voix : ils l’interprètent.

- enfin, le spectateur assiste à une représentation qui est le choix d’un metteur en scène.


c) La parole théâtrale :

Le texte théâtral comporte d’une part des didascalies, qui donnent au lecteur et au metteur en scène des indications sur le décor et sur les personnages et d’autre part les paroles prononcées par les comédiens. Le dialogue échange de propos entre deux personnages au moins, est le cas le plus fréquent mais il existe d’autres types de répliques, aux fonctions spécifiques :

  • le monologue : le personnage est seul, face au public, fait le point, exprime des projets, un dilemme…

  • les apartés : ils révèlent les intentions des personnages lorsque le comédien prononce à haute voix des pensées que les autres personnages en scène ne sont pas censés entendre.

  • les stichomythies : ce sont des échanges de répliques très brèves, caractéristiques des scènes d’affrontement.

  • les tirades : ce sont de longues répliques qui permettent de développer une argumentation ou un récit.

d) La structure de l’intrigue :

En France, le texte de théâtre est traditionnellement découpé en actes (chiffres romains I, II etc…), eux-mêmes subdivisés en scènes (chiffres arabes : 1, 2, 3…).

Un acte représente une unité d’action : la tragédie classique en comporte 5.

Une scène est fondée sur l’entrée ou la sortie des personnages.

L’intrigue est constituée :

  • de l’exposition : situé au début de la pièce, elle présente les personnages, la situation dramatique, les registres de la pièce…

  • les nœuds dramatiques : au cœur de l’intrigue, c’est le moment où s’exprimes les plus fortes tensions.

  • les péripéties : suscitent l’intérêt du specatteur oar des rebondissements, des coups de théâtre.

  • le dénouement : clôt la pièce par la résolution du conflit.

e) Le conflit : au théâtre le conflit a un sens plus large que dans la conversation courante, il désigne tout dialogue entre deux personnages.

Le conflit détermine la position du dominant (le personnage à qui le dominé vient demander quelque chose) et du dominé (celui qui vient demander quelque chose au dominant). L’évolution de ce rapport qui peut s’observer notamment à partir du «  temps de parole », de la longueur des répliques respectives, permet de déterminer les mouvement de la scène, une scène typique permettant d’observer une inversion de ces rapports Dominant/dominé au cours de la scène, ce qui fait du même coup avancer l’action, par une résolution des conflits.
A partir du même rapport dominant/ dominé, on peut observer le rôle effectif du dominé : qui est, dans la tragédie notamment, le confident et n’est, quelquefois, que le faire valoir du personnage principal, qui, sans lui serait dans un monologue.

Dans le comédie, les personnages type qui incarnent les rapports dominants/dominés sont : le maître et son valet.

f) La dramaturgie : C’est l’art de raconter une histoire (qu’on appelle fable, au théâtre) selon des règles qui vont évoluer en fonction des époques et des mouvements littéraires. On distingue ainsi la dramaturgie classique, dont les règles firent édictées par Boileau au XVII° siècle :

-les trois unités (unité de lieu, unité de temps et unité d’action),

-les bienséances et une dramaturgie épurée qui plaise et qui soit rationnelle.

La dramaturgie Romantique qui prendra le contre-pied de la dramaturgie classique, en proposant une autre typologie des personnages (les parias et les petits sont souvent au devant de la scène dans la dramaturgie romantique), une esthétique du mélange des genres et une dramaturgie des tableaux juxtaposés proposant plusieurs actions parallèles.

Voir pour en savoir plus : la préface de Cromwell de Victor Hugo et le Bataille d’Hernani.

g) Procédés :
Suspense et ironie dramatique : au théâtre, le dramaturge peut jouer sur deux notions essentielles :
- le suspense : le spectateur ne sait pas ce qui va arriver et est dans la même tension que les personnages.
- l’ironie dramatique : le spectateur sait ce qui va arriver au personnage  (cas typique de la tragédie) et la tension dramatique se déplace du quoi ?( que va-t-il arriver ?) au comment ? (Comment va-t-on arriver à l’issue annoncée aux spectateurs et inconnue des protagonistes ?)

Le théâtre n’est guère qu’une combinatoire de ces deux procédés  pour entretenir la tension dramatique :
- suspense : le coup de théâtre, événement imprévu qui vient surprendre tout le monde et permettre la résolution des conflits. Le deus ex machina.
- ironie dramatique ; le quiproquo. Où l’effet d’annonce est essentiel.

h) les didascalies :

C’est la partie narrative du texte de théâtre , les concessions minimales faites à la narratologie pour le dramaturge dont le texte, normalement, doit être donné à la libre interprétation du metteur en scène et des comédiens.
On observe que les didascalies gagnent en importance au fil des siècles, notamment à partir du XIX° siècle, qui inventa la notion de mise en scène.
On distingue les didascalies externes, qui rappellent le dispositif scénique ou les intentions du dramaturges pour éviter les dérives de la mise en scène ou les contresens du metteur en scène,et les didascalies internes qui concernent plutôt le jeu des comédiens et qui sont contenues dans le texte de théâtre.

i) Le travail de metteur en scène :

Jusqu la fin du XVIII°, le travail de metteur en scène n’est pas une activité spécifique et reconnue. Ce sont souvent l’auteur, en ajoutant des didascalies, ou bien les comédiens eux-mêmes qui héritent de cette charge. Mais, à l’époque de Diderot et Beaumarchais apparaît la nécessité d’un metteur en scène.

Le texte et les didascalies :
La plupart des dramaturges prévoient des didascalies , ce qui guide le metteur en scène.

Le texte offre aussi des indications spatiales, les répliques comportent des indications qui aident le metteur en scène à organiser l’espace scénique.

Les volontés de l’auteur :

Le genre de la pièce est une indication pour la représenter. Corneille a hésité entre tragédie et tragi-comédie, pour opter pour tragédie, ce qui montre sa volonté de faire dominer registre pathétique et tragique.

Le texte peut aussi être accompagné d’indications paratextuelles de l’auteur sur la direction des acteurs et sur la manière dont ils doivent jouer leur rôle.

Il n’est pas rare qu’un texte théorique propose des indications de mise en scène ou une interprétation de sa pièce par son auteur.

Au XIX° et XX°, les auteurs tendent à multiplier les indications et les avis sur la re-présentation (présentation nouvelle) de leur pièce.

Mettre en scène, c’est faire un choix d’interprétation de la signification générale de la pièce.

Le metteur en scène s’est, au fil du temps, donné le choix de suivre ou non les indications de l’auteur, entrant parfois en rivalité avec l’auteur, voire en contradiction.

ATTENTION : Pensez bien que votre objet d’étude en Première est «  théâtre : texte et représentation ». Vous pouvez donc être amenés à réfléchir sur autre chose que le texte de théâtre et à vous intéresser aux différents aspects de la représentation théâtrale :
- le notion de parti pris de mise en scène : comment jouer telle pièce à leur actuelle ? Quelle transposition peut-on proposer au public contemporain qui puisse mettre en valeur une interprétation de la pièce ?
- quelle atmosphère mettre en place avec les éclairages, l’ambiance sonore,le fond de scène que lequel peut être projeté des photos, des images…
- quelle esthétique peut-on proposer par les costumes, leur époque, leur couleur, leur matière ?
- quel dispositif scénique peut-on mettre en place pour mettre en valeur le texte de théâtre.
Autant de pistes que vous pouvez être amenés à explorer dans un sujet d’écrit ou dans la partie «  entretien » de votre oral.


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