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8 juin 2009

THEATRE: Le classicisme face au baroque

<p>Cinna est en fait la première pièce de Corneille à respecter le</p>

                                      CORRECTION du dossier sur Baroque et Classicisme

Quelques éléments à retenir :

                    BAROQUE

                        CLASSICISME

- instabilité politique guerre de religion, règne de Louis XIII et Richelieu. Cardinal Mazarin.

- inconstance, paradoxe

- émotion, illusion

- Mort et violence, merveilleux (fantômes, magie, …), surnaturel, transformations.

- Mélange des genres, des registres (tragi-comédie)

- Ornementation, métaphore, langue imagée.

- Coupure avec les auteurs du passé.

- valeurs chevaleresques et héroïques

- Fonctions : « séduire et effrayer »

- excès et démesure

- règne autoritaire de louis XIV, codification des usages de la cour.

- simplicité

- analyse intellectuelle (volonté d’analyser les passions), vraisemblance

- la bienséance interdit de montrer la mort, la violence, le sang (rôle des messagers qui proposent des récits).

- règle des trois unités, ordre, naturel.

- Retour vers les classiques

- valeurs de l’ « Honnête homme ».

.- Fonctions : « plaire, toucher et instruire ».

- élégance et mesure.

Comparaison Cinna et Le cid, quelques éléments de réponse :

Cinna est en fait la première pièce de Corneille à respecter les règles du théâtre classique : respect de l’unité de temps d’abord, puisqu’elle se déroule en une journée, de lieu ensuite puisque toute l’action se déroule à Rome, dans le palais romain où se situent les deux appartements d’Auguste et d’Emilie ; d’action enfin puisque l’intrigue tourne autour de la vengeance d’Emilie et qu’il y a réconciliation à la fin.

Le Cid n’est pas vraiment ce que l’on appelle une tragi-comédie mais bien plutôt une tragédie au dénouement heureux. Elle suit l’unité de temps. Mais ne respecte pas celle de lieu : mêm si toute l’action se joue en Espagne, il y a bien trois lieux distincts : la pace publique, la maison de Chimène et le palais du roi. L’intrigue est également composée de deux actions distinctes, quoique subordonnées l’une à l’autre, et se déroule dans une multiplicité de lieux, ce qui troubla les défenseurs de l’esthétique classique. « La querelle du Cid » est la polémique qui opposa partisans de l’esthétique classique et admirateurs de l’ouvre de Corneille. On reprocha à Corneille de ne pas avoir respecté les règles de la bienséance et de la vraisemblance (qui veut qu’une jeune fille n’épouse pas le meurtrier de son père) ainsi que le règle qui préconise la stricte séparation des tons et des genres. Les opposants furent choquer de voir Rodrigue Acte III scène 4, l’épe couverte du sang du père de Chimène : « Quoi ? Du sang de mon père encor toute trompée ? »

De ce fait, bien que Corneille soit considéré comme un dramaturge classique, cette pièce se rattache plus à l’esthétique baroque. L’allusion à la bataille contre les Maures est contraire au principe de non-violence qu’exige l’esthétique classique.

Comparaison La tempête et Bérénice :

La tempête est une pièce baroque car les intrigues sont multiples ainsi que les épreuves vécues par les différents groupes. On ne s’attache pas à une intrigue principale. De plus, il y a une multitude de registres employés. Ainsi, dans l’acte I, le registre tragique est dominant lors du récit du naufrage qui a entraîné la disparition de l’équipage : Nous trouvons un champ lexical de la mort « Oh jour funeste ! », des interjections qui soulignent l’impuissance des protagonistes : « Ah ! Quel tourment je fus pour vous ! ». Il y a également des passages d’imprécations qui sollicitent la divinité : « O ciel ». Tous les mots associés au champ lexical de la tragédie se retrouvent : « tourment, fardeau, sanglant, funeste… ». Le registre lyrique se retrouve également, par exemple quand Prospéro repens à Milan avec nostalgie : « Hélas, pauvre Milan ». Les phrases impératives donnent plus de poids à l’expression des sentiments. Enfin, nous trouvons également du registre comique, quand par exemple Antonio et Sébastien font des commentaires en aparté ou dans le jeu des trois domestiques, Stéphano, Trinculo et Caliban, notamment lors de la visite d’Ariel acte III, scène 2. Le comique de mot, lié au quiproquo se conjugue avec le comique de gestes: Stephano ; « Je mens ? Attrape ça ! » (battant Trinculo).

Le refus des règles de vraisemblance par le recours à la magie et de la règle qui préconise la séparation des genres vont à l’encontre des principes de l’esthétique classique. Enfin, notons que la langue employée se caractérise par les hyperboles et exagérations.

En revanche, Racine dans sa pièce ne met en scène qu’une intrigue. Il respecte strictement la règle des trois unités. La règle de bienséance est respectée puisque les personnages incarnent l’iédal de l’honnête homme : ils font le choix de mla raison et non de la passion.

Le genre de la tragédie et le registre tragique ne coïncident pas obligatoirement. Par certains aspects, Bérénice s’éloigne de la tragédie mais c’est une pièce de théâtre dont le registre est tragique. Le registre tragique met en évidence des hommes face à des situations qui les dépassent, c’est l’échec de la liberté humaine. Titus insiste d’ailleurs sur la toute-puissance de la fatalité et même sur le choix des « Dieux, contraires à [ses] amours ».

ATTENTION : ne confondez pas niveau de langue (familier, soutenu, courant), registre (pathétique, lyrique, tragique…) et genre (tragédie, comédie…). Ces notions doivent être acquises et maîtrisées.

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