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 La littérature médiévale (du XI° au XV°) :

 chanson de gestes et roman médiéval

1) La chanson de gestes (XI° au XII° siècles) :

La chanson de gestes est un long poème épique relatant les exploits guerriers d’un héros, sa « geste ». Elle était psalmodiée (récitée sur une mélodie simple et répétitive) par un jongleur. Elle était composée de strophes, appelées « laisses » dont tous les vers se terminent par les mêmes rimes.

Le cycle le plus célèbre est le « cycle » du roi, racontant l’épopée de Charlemagne. La « Chanson de Roland » est la chanson de gestes la plus célèbre. A la suite de la trahison de Ganelon, Roland tombe dans une embuscade sarrasine à Roncevaux (778).

Les valeurs de la chanson de gestes sont les valeurs viriles de la noblesse qui sont mises en avant : bravoure, générosité, loyauté. La chanson de gestes insiste aussi sur la loyauté au roi, indispensable à une époque où l’unité du royaume ne repose que sur la fidélité des seigneurs. Enfin, le chevalier ne doit jamais céder à l’orgueil et à la démesure.

2) Le roman (XII° et XIII° siècle) :

Au cours du XII° siècle, le style gothique remplace le style roman. Celui-ci se reconnaît à ses voûtes et ses fenêtres arrondies, le style gothique se caractérise par ses voûtes et ses fenêtres pointues (ogives). Il permet de construire des cathédrales beaucoup plus élevées et lumineuses. Naît une nouvelle forme musicale adaptée à la splendeur des cathédrales : la polyphonie. La chanson de gestes, inadaptée à cette nouvelle sensibilité musicale, disparaît et cède progressivement la place au roman, œuvre écrite en langue vulgaire (et non en latin) et destinée à être lue à un public plus intime, essentiellement féminin. On donne plus de place à l’amour et aux combats individuels.

Le cycle arthurien raconte l’histoire du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. C’est essentiellement l’œuvre de Chrétien de Troyes (1135-1183). Ses romans mêlent aux exploits guerriers la problématique de l’amour courtois.

L’amour courtois :

La conception de l’amour va se trouver profondément transformée par la légende de Tristan et Iseut. La passion amoureuse ne trouve enfin son accomplissement que dans la mort. Le développement du symbolisme est aussi une caractéristique de la littérature médiévale : elle atteint son apogée avec Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris achevée par Jean de Meung (la femme aimée est symbolisée par une rose que l’amant découvre dans un jardin peuplé d’allégories).

L’allégorie : est un récit ou une personnification symbolique d’une idée abstraite. Ex la femme portant un bonnet phrygien, le sein nu pour symboliser la liberté.

3) La poésie lyrique ( XII° au XV° siècle):

Trouvères et troubadours :

C’est une poésie chantée que développent les troubadours dans le pays d’oc ( le Midi de la France) puis les trouvères en langue d’oil ( le Nord de la France).

La fin’amor :

La fin’amor signifie l’amour pur, cela désigne un désir ardent qui doit être dominé par la raison, la maîtrise de soi. Cela développe un idéal de vie pour les cours seigneuriales, la courtoisie, qui rééquilibre une société autrefois dominée exclusivement par les hommes et la loi du plus fort. Cette évolution va de pair avec le développement au XII° du culte de la Vierge, qui vient adoucir l’image d’un Dieu juge. La dame désigne d’ailleurs dans de nombreux poèmes la mère de Christ.

4) La littérature bourgeoise (XII° au XV° siècle) :

Les fables :

Le développement des villes entraînement à partir du XII° l’émergence d’une littérature bourgeoise, souvent parodique de la littérature aristocratique. Elle se caractérise par son réalisme souvent grivois, parfois moral et sa satire de la société. Le Roman de Renard réunit quantité de ces histoires populaires qui mettent en scène des animaux. La Fontaine saura conserver cette double visée dans ses fables.

La poésie :

On voit également apparaître une poésie réaliste en rupture avec le lyrisme des troubadours. Le grand poète de l’époque est Rutebeuf (mort en 1285) dont la misère nspire des poèmes à la fois drôles et émouvants.